Aujourd’hui, il neige, tout est recouvert d’une épaisse nappe blanche m’imposant de stopper ma marche. Cette halte forcée, m’invite à m’accorder une disponibilité introspective à travers la lecture, la réflexion et l’écriture. C’est aussi ça la beauté du voyage, laisser le temps au temps, savoir changer ses plans et tirer un bénéfice de ces changements imprévus. Assise près du poêle, je mesure la beauté de cet instant, le feu, élément de vie dans lequel je me retrouve m’offre le son subtile et particulier de ses crépitements, la vivacité de ses couleurs me réchauffe autant que la chaleur qu’il produit. Je bois du thé. Invitation à la méditation autour du thé. A chaque gorgée, mes papilles se mettent en éveil autour de ce mélange subtilement accordé de saveurs: l’amertume du thé noir, la douceur du miel, l’acidité du citron et la saveur piquante et poivrée, délicieusement agressive du gingembre. Mon esprit vagabonde entre imagination et réalité. Je porte un regard différent sur le thé que je suis en train de boire. J’imagine alors ce thé dans son état brut. Je pense à toutes ces personnes qui ont oeuvré de la culture, à la récolte, en passant par la transformation, le conditionnement, l’acheminement et enfin la préparation de ce thé que je suis en train de savourer. J’imagine aussi ce qu’il va devenir après m’avoir réchauffé et hydraté. C’est ce que l’on appelle la sophrotridimension en sophrologie. Cette technique nous invite à regarder les phénomènes de notre existence dans leur réalité tridimentionnelle c’est à dire dans leur temporalité avec un passé, un présent et un futur, un ici et un ailleurs possible. Dans un sens plus large, développer sa qualité de conscience tridimensionnelle peut nous permettre de mieux se connaître, de renforcer sa capacité d’adaptation, de gérer ses émotions, d’élargir ses points de vue, d’ouvrir les champs du possible, de donner du sens, de prendre conscience de ses capacités. Je fais le vide et me connecte à ma propre tridimension.
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